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Bonnet blanc ou blanc Bonnet ?
Bonne et heureuse année !


10 mars 2015                           


Deuxième lettre au CGT



Le président de l'UNPACT a écrit une deuxième lettre aux membres du CGT le 26 février 2015 :


Le président de l'UNPACT à :


MM. les présidents de

La FNC

La FFTir

La FFBT

La CSNA

Le SNAFAM

L’ANTAC



Messieurs,


Faute d'avoir eu réponse à notre premier courrier, nous nous trouvons dans l'obligation de vous envoyer ce second, qui, à défaut de réponse, sera publié à son tour sous forme d'une lettre ouverte sur le site de l'UNPACT.


L'UNPACT suit avec intérêt depuis quatre ans les efforts du comité Guillaume Tell pour représenter les deux millions d'utilisateurs légaux. Il en ressort les quelques constats suivants, donnés un peu au hasard et à titre d'exemple, car ils sont évidemment plus nombreux que cela :


Dans votre communiqué de presse du 4 novembre 2010, vous saluiez le projet de loi Warsmann-Baudin-Leroux, et vous vous félicitiez d’avoir pris part à son élaboration. Puis, quelques jours après que l’UNPACT eut rendu publique son analyse de ce texte, le Comité Guillaume Tell faisait volte-face, se contredisant lui-même dans le communiqué du 1er mars 2011.


La quantité impressionnante de détails qui vous ont échappés dans le projet du décret 2013-700 continue de pourrir la vie de nombreux détenteurs légaux tout comme celle des fonctionnaires de préfectures, dans l'impossibilité d'appliquer un texte devenu encore plus incompréhensible et inadapté qu'il ne l'était dans sa mouture précédente, un comble.


Le Comité Guillaume Tell n'a-t-il donc personne qui sache lire un texte juridique dans le fond au lieu de le survoler en diagonale, n'y cherchant – et n'y trouvant – que de bonnes raisons de s'autocongratuler ?


Vous aimez répéter régulièrement et publiquement que tout (ou presque) est toujours sous votre contrôle. Êtes-vous satisfaits par exemple de vos récentes prestations face aux journalistes ?


Dans l'émission Vox-Pop sur ARTE le 7 décembre 2014, le journaliste John-Paul Le Pers, qui a brandi devant votre secrétaire général, un antique revolver Lefaucheux, a réussi à le déstabiliser avec une question banale quand il aurait fallu relever la contradiction des propos de ce journaliste, les faussetés de ses affirmations et lui rendre son arme de collection en vente libre au lieu de la passer à sa ceinture... Il ne pouvait pas – ou en tout cas il ne devait pas – ignorer que ce revolver, au-delà d'être rouillé, était surtout classé en catégorie D-2°, donc parfaitement libre à l'acquisition et à la détention (et sans aucune nécessité de devoir être neutralisé – ni « déneutralisé » non plus !)


Il n'aurait pas davantage dû ignorer qu'il n'était pas pour autant autorisé au port sans motif légitime. C'était fort magnanime de libérer le journaliste du délit qu'il commettait pour l'endosser vous-même. Toutefois, était-il judicieux et utile de glisser cette arme à la ceinture avec une telle insouciance affectée alors que, en vous rendant coupable à votre tour de port d'arme illégal, vous mettiez délibérément et publiquement en porte-à-faux la communauté des deux millions d'utilisateurs légaux que vous prétendez représenter ? Bel exemple à donner ! Tout ça pour paraître "cool"...


Et puis, en revenant à ces deux millions d'utilisateurs d'armes à feu, vous n'avez pas hésité à ajouter un commentaire assez surprenant de la part de ceux qui, en partie, en vivent : « Nous n'en avons pas besoin de plus [de deux millions] ». Qui est ce « nous » ? Que se passera-t-il si ce chiffre est dépassé un jour ? Vous ne défendrez pas l'excédent ? Vous allez faire des jaloux parmi les autres !


Le Comité Guillaume Tell, toujours incarné par son porte-parole habituel, fait encore plus fort lors du scandaleux reportage de Guillaume Barthélémy, diffusé dans Zone interdite sur M6 le 1er février 2015. Vous n’avez rien trouvé de mieux que de vous enferrer vous-même en mentant au sujet d’un probable futur éventuel nouveau décret qui allait régler… qui allait régler quel problème d’ailleurs ? N'était-ce pas ce que vous aviez voulu dire ? On a peut-être trahi ou déformé vos propos ?


Si oui, c'est alors que votre grande habitude et votre excellente maîtrise des médias ne vous ont apparemment pas épargné de manquer totalement de vigilance et de clairvoyance sur les possibilités – si prévisibles, pourtant – de coupure et de remontage de cet interview bidonné, bidonné comme tout le reste de cette émission. Il n'existe aucune excuse pour un groupement de professionnels de votre niveau.


Et si oui encore, pourquoi dans ce cas ne pas avoir fait paraître un démenti ? Oui mais voilà, prétendre qu'un décret pouvait être pris « demain » était une sorte de scoop bien juteux comme les affectionne votre représentant. Et bien trop tentant pour que Barthélémy y résiste longtemps ! Le Comité Guillaume Tell ne dispose-t-il pas d'un vrai spécialiste de la communication, habitué et rodé aux pièges des médias ? Objectivement, vous vous êtes fait à ces deux occasions le complice d'opérations de désinformation qui décrédibilisent ceux que vous prétendez défendre. Alors par pitié, ne nous défendez plus !


Enfin, tout récemment, vous avez manqué cruellement à votre devoir de vigilance : vous avez laissé passer sans même l'avoir anticipé le calamiteux et inique décret touchant la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. Qui, au sein du comité Guillaume Tell, est chargé de la veille législative ?


Notre conclusion est sans appel : le Comité Guillaume Tell manque cruellement des compétences techniques et juridiques nécessaires à l'atteinte de ses objectifs. Ce n'est pas un scoop pour ceux qui suivent vos actions, c'est devenu évident et préoccupant pour ceux qui comptent sur vous.


En conséquence, l’UNPACT va continuer de vous proposer ses services en tant que consultant technique pour réaliser les tâches de veille législative et d’analyse des textes dans lesquelles votre organisation s'est montrée régulièrement déficiente. Votre éventuel rejet de nos propositions et votre maintien de l'ostracisme que vous utilisez pour tenter de minimiser notre efficacité seraient certainement des signes particulièrement mal appréciés de bon nombre de vos adhérents.


Gilles PROFFIT


 


Réponse du CGT via Thierry Coste, son secrétaire général, le 5 mars courant :

 


Monsieur le président,



 Permettez-moi de vous faire part, au nom des présidents des organisations membres du Comité, de mon étonnement et mon interrogation à la lecture de vos deux courriers, dont je n’étais pas destinataire, comme par hasard.


 Je vais d’abord traiter de la forme. Je suis très surpris que vous puissiez formuler un ultimatum aux 6 présidents des organisations représentatives des 2 millions d’utilisateurs légaux d’armes à feu, au prétexte que nous n’aurions pas répondu sous 8 jours à votre premier courrier. Vous pourriez au moins avoir la courtoisie de respecter les présidents qui sont à la fois élus et bénévoles et qui font un travail remarquable au sein du Comité. Un simple appel téléphonique à l’un des membres aurait suffi à vous éviter d’écrire n’importe quoi car nous avons une démarche interne très collective et très transparente et ce depuis plus de 15 ans.


 D’ailleurs, vous avez aussitôt oublié le délai que vous nous aviez vous-même fixé dans votre ultimatum en vous dépêchant de faire circuler votre diatribe sur le site d’une revue cynégétique et de la mettre sur votre site . Cela prouve à quel point nous devons vous faire confiance.


 Je vais ensuite traiter du fond, à savoir la soi-disant carence du Comité Guillaume Tell au sujet de la nouvelle réglementation sur les armes en Nouvelle-Calédonie. A ma grande stupeur, je découvre que vous n’étiez informé de rien au sujet de cette nouvelle réglementation qui fait l’objet d’un affrontement depuis septembre 2013 entre l’Etat et le Comité avec en première ligne la FNC et la FFTir, de façon très officielle et très visible. Pour vous qui revendiquez d’être au cœur de l’actualité armes, votre ignorance est affligeante.


 Commençons par la forme. Chacun sait que depuis des années, votre principal centre d’intérêt est de critiquer de façon systématique le Comité et certains de ses membres à titre personnel. Avec le temps, c’est même devenu votre fonds de commerce exclusif et un peu pathologique, comme nous allons le voir au sujet de la Nouvelle-Calédonie et des pseudo manquement du secrétaire général que vous ne nommez jamais.


 Malgré cela, nous avons tenté de travailler avec vous une fois ou deux, il y a quelques années à la demande d’un de nos membres. Hélas, nous avons vite compris que ce n’était surtout pas votre objectif. Pour exister aux yeux de vos membres, vous tenter sans le moindre succès de vous opposer à ceux qui agissent avec efficacité depuis 15 ans au quotidien au service des chasseurs, des tireurs sportifs, des collectionneurs, des armuriers, des fabricants et des distributeurs.


 Bien sûr, nous avons le tort de privilégier l’action et le résultat plutôt que de passer notre temps à communiquer. C’est par notre discrétion combinée à une forte influence que nous avons obtenu les meilleurs résultats dans les réformes européennes et nationales de ces dernières années.


 D’ailleurs, les dernières réformes de 2008 au niveau européen, et de 2012 et 2013 au niveau national, ont fait l’objet d’une satisfaction générale de la part de l’immense majorité des détenteurs légaux d’armes à feu, comme vous avez pu le constater dans toutes les AG associatives depuis 2 ans, notamment chez les chasseurs, les tireurs sportifs et les collectionneurs. Pourtant, vous n’avez eu de cesse de critiquer ce résultat exceptionnel qui est le fruit d’un travail collectif de tous les membres du Comité qui ont travaillé sans compter pour peser dans tous les débats, qu’il s’agisse des présidents et des responsables bénévoles des organisations du Comité, des professionnels des organisations et d’experts discrets, mais très efficaces.


 Hélas, depuis le début, vous vous trompez de cible, en préférant tirer contre votre propre camp. Au Comité, nous préférerions que vous mobilisiez votre énergie à combattre nos adversaires avec la même hargne que celle que vous développez sans raison contre le Comité.


 Vous devriez savoir que nos adversaires sont nombreux et influents, et qu’ils n’ont apprécié aucune des victoires des membres du Comité Guillaume Tell au niveau européen et national. Ils sont toujours à l’affût de la moindre faute ou d’un fait divers plus sanglant que les autres pour faire valoir leur volonté de nous déposséder de nos armes. Nous savons de quoi nous parlons, car nous les côtoyons toutes les semaines dans nos négociations. Dans le contexte actuel lié au terrorisme et aux trafics d’armes, vous devriez plutôt soutenir l’action du Comité au lieu de jouer au donneur de leçon en termes de communication.


 Votre obsession anti Comité vous a conduit dans le même courrier à m’accuser de mensonge lors du bref passage retenue par le journaliste de M6 qui a fait un documentaire à charge qui a été un flop retentissant en terme d’audience. Encore une fois , je suis au regret de constater que vous êtes toujours aussi mal informé. Cela commence à faire beaucoup et devient franchement navrant . Si j’ai parlé d’un projet de décret qui concerne le ball trap, c’est bien parce que nous sommes en discussion sur ce point avec le ministère de l’Intérieur depuis déjà plusieurs mois à la demande de la FFBT ainsi que de la FFtir. Bien sur vous l’ignoriez encore aujourd’hui malgré vos pseudos - réseaux et vos experts. Je vais donc encore une fois faire l’effort de vous informer pour vous permettre de constater que je n’ai pas menti, bien au contraire. Je vous rassure, il ne s’agit pas d’un tour de vis dont vous vous feriez les gorges chaudes mais d’une demande forte et légitime des deux fédérations concernant la consultation du fichier des interdits d’armes. A ce jour et sans nouveau décret, seuls la Fédération Nationale des Chasseurs et les armuriers peuvent consulter le FINIADA avant une vente ou avant la délivrance de la validation. Cette garantie de contrôle à priori nous permet d’afficher notre efficacité concernant les individus qui sont frappés d’une réelle interdiction.


 C’est la raison qui me faisait parler d’un projet de décret avec une explication détaillée que le journaliste n’a pas dénié reprendre car elle mettait à mal sa polémique . Mais pour votre information, je vous rappelle que nous n’étions pas les réalisateurs de cette émission .


 Avec ce nouveau décret dont il faut fixer le cadre pour ne pas compliquer la vie quotidienne des fédérations, chaque fédération sera en droit d’avoir un accès au FINIADA, avec les clauses de confidentialités et les procédures qui vont avec . Du côté des chasseurs et des fédérations, cela fonctionne parfaitement mais a fait l’objet de nombreuses réunions de travail qui la aussi vous ont échappé.


 Le constat sans appel est que ce sont les présidents des organisations du Comité et moi-même qui «déminons» tous les jours des tentatives d’amalgame médiatique entre les utilisateurs légaux et les trafiquants, auprès de ceux, journalistes ou responsables politiques, qui rêvent d’un monde sans armes.


 Il n’y a pas une semaine depuis les attentats, sans que nous ne soyons en négociation avec l’administration française ou européenne, les politiques de gauche comme de droite, ou des préfets pour un sujet ou un autre lié aux armes, aux fichiers ou à la bonne application de la loi.


 Sur le fond, je dois reconnaître que votre courrier truffé d’attaques déplacées et d’erreurs grossières me semblait pouvoir attendre quelques jours pour une réponse circonstanciée, afin de combler votre ignorance sur la Nouvelle-Calédonie.


 Ce n’est pas la lecture du JO qui nous a appris ce qui se préparait en Nouvelle-Calédonie. Nous avons été interpellés par nos organisations locales, il y a 17 mois, car elles n’arrivaient plus à instaurer un dialogue constructif avec les autorités locales. Vous n’êtes pas sans savoir que la Nouvelle-Calédonie est un territoire avec un statut particulier de très large autonomie avec un Congrès qui possède de larges pouvoirs législatifs. C’est en voyant le projet de décret très répressif pour les utilisateurs légaux, qu’ils soient chasseurs ou tireurs sportifs que nos organisations ont réagi après avoir utilisé toutes leurs capacités d’influence auprès des responsables politiques territoriaux. Je vais sans doute vous apprendre que c’est à la demande des responsables politiques de l’Ile, et notamment des parlementaires, que ce projet de décret très contraignant a fait l’objet d’une consultation locale et nationale.


 Depuis le mois de septembre 2013, le Comité Guillaume Tell, avec la FNC et la FFtir en première ligne, ont conduit toutes les négociations avec de très nombreuses réunions, notamment à Paris, au Cabinet du ministre comme à la DLPAJ.


 Nous avons fermement dénoncé le fait que les mesures très restrictives qui allaient être imposées pourraient être imaginées comme un test en vue d’une généralisation ultérieure en métropole.


 Bien sûr, nous avions des informations détaillées sur le contexte insulaire avec une augmentation inquiétante du flux d’armes en provenance d’autres pays que l’Europe et un accroissement significatif de la criminalité. A cela s’ajoute le fait que dans les deux années à venir, un référendum doit être organisé en vue d’un éventuel transfert de compétences régaliennes à la Nouvelle-Calédonie avec plusieurs scénarios possibles, dont l’indépendance.


 Face à ce contexte sécuritaire, nous avons formulé des propositions alternatives au premier projet de décret, notamment pour les chasseurs, et nous avons corrigé les erreurs manifestes concernant le nombre et la qualité des tireurs sportifs.


 Pour aller plus loin, nous avons engagé les négociations pour que nos propositions soient expérimentées, notamment au niveau de l’examen du permis de chasser, qui est la façon en métropole de régler l’identification et la traçabilité des chasseurs.


 Hélas, compte tenu du transfert des compétences dans le cadre de ce statut spécial, il est aujourd’hui de la responsabilité du Congrès de Nouvelle-Calédonie, et non de l’Etat français, d’imposer un changement de la réglementation concernant le passage obligatoire d’un examen du permis de chasser. Les 3 provinces n’ayant pas la même réglementation, nous n’avons trouvé aucun partenaire pour envisager ce scénario alternatif qui était une bonne application globale de la nouvelle réglementation française.


 Dans nos négociations, nous avons pu obtenir des modifications dans le décret à l’égard des tireurs sportifs, mais nous n’avons pas réussi à assouplir le texte pour les chasseurs, ce qui aboutit à l’instauration d’un quota d’armes.


 Pourtant, l’organisation territoriale des chasseurs était prête à se plier aux nouvelles règles contraignantes en ce qui concerne le permis de chasser, mais à ce jour, une des provinces n’a aucune identification des détenteurs d’armes de chasse.


 Le choix de revenir à la réglementation antérieure sur les armes a été fait par l’Etat, avec le soutien des parlementaires de Nouvelle-Calédonie.


 Si nous n’avons pas obtenu gain de cause sur tout, c’est aussi en raison de ce contexte très particulier en Nouvelle-Calédonie.


 Nous avons rencontré le ministre de l’Intérieur, et c’est à la suite de son arbitrage que nous avons compris que nous n’obtiendrions pas gain de cause, sauf sur quelques modifications, notamment pour les tireurs sportifs.


 Comme d’habitude, le Comité est intervenu très en amont, pour agir à tous les niveaux administratifs et politiques, en négociant avec le ministre de l’Intérieur et les autorités de Nouvelle-Calédonie.


 C’est l’absence de règles identiques au système en métropole en ce qui concerne la chasse et l’examen du permis de chasser qui a conduit à ce décret très spécifique dans un contexte sensible.


 Cela n’a pas empêché le Comité Guillaume Tell de revenir à la charge dès la sortie du décret pour proposer à nouveau une réforme globale du permis de chasser en Nouvelle-Calédonie.


 Je pourrais aussi vous parler en détail de la Polynésie.


 J’ai peu d’espoir que le temps consacré à ce mail avec les informations très nouvelles pour vous qu’il contient, soit de nature à vous rendre plus pragmatique à notre égard.


 Néanmoins, sachez que je suis toujours ouvert au dialogue avec quiconque, dès lors que cela peut être utile à la cause des 2 millions d’utilisateurs légaux d’armes à feu que nous défendons avec passion et conviction depuis plus de 15 ans.


Cordialement.

Thierry Coste

  

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